Vous connaissez le sketch de Gad Elmaleh ?

« Est-ce que depuis que tu es sorti de l’école, tu as déjà réutilisé dans ta vie… un compas? Et la racine de carrée de 25? Ça t’a déjà sorti d’une galère ce truc? Tu es déjà sorti d’une soirée en te disant « heureusement qu’on la connaissait cette racine sinon on était dans la m****» ? » Gad Elamleh – L’autre c’est moi -

C’est vrai, quitte à amener le plus grand nombre au baccalauréat, autant leur apprendre des choses qui servent dans la vie, non ?

Par exemple, vous avez déjà entendu parler du triangle dramatique ou du triangle pédagogique ?  Le modèle vient de l’Analyse transactionnelle.  Sa puissance est indéniable.  Sa simplicité de compréhension tout autant.  C’est en disséquant les rôles au sein des pièces de théâtre dramatique que Kapman a élaboré ce modèle.  Quand un drame opère, 3 rôles sont en jeu :

  • Un sauveteur : Zorro si vous voulez.  C’est la personne qui agit avant même que vous lui demandiez quoi que ce soit.  C’est la maman qui fait ou qui pense à la place de son chérubin, c’est le consultant qui cherche à résoudre un problème chez son client alors que celui-ci ne lui a rien demandé.
  • Un persécuteur : c’est celui qui oblige l’autre à changer.  Il a besoin de dominer.  Il sent la colère  qui monte quand son ami n’écoute pas ses conseils.
  • Une victime : c’est celui qui n’est pas responsable de la situation.  C’est la faute de l’autre. Attention, la victime n’est pas si victime que cela.  Elle a en fait du pouvoir, elle peut vous coincer dans la relation, et tenter de faire de vous un sauveteur ou un persécuteur.

Ne vous vexez pas, mais sachez quand même qu’un grand nombre d’entre nous a joué et joue encore au sauveur, à la victime ou au persécuteur, que ce soit dans sa vie personnelle ou professionnelle.  Alors pourquoi n’enseigne-t-on pas cela dans les écoles ? C’est pourtant le b-a-ba des relations.  Surtout qu’il y a un moyen de se « guérir ».  D’abord bien sûr, il faut prendre conscience de notre rôle dans le triangle et là on a déjà fait 60% du chemin.  Ensuite il faut passer dans un autre triangle, le triangle pédagogique (ou thérapeutique), dont les trois pôles sont la Puissance, la Protection et la Permission.

  • Le pôle de Permission : bonne nouvelle, le sauveteur s’est transformé !  Maintenant la personne encourage, donne les permissions de croître, de faire des choses bonnes pour soi-même, de faire autrement que l’on a toujours fait. Ces permissions ouvrent de nouvelles perspectives.
  • Le pôle de Protection : le persécuteur s’est aussi transformé ! Il apporte des cadres de références qui servent de structure au développement de l’autre. Ces repères aident à se prendre en charge dans une situation donnée parce qu’ils y introduisent des éléments de sécurité.
  • Le pôle de Puissance : la victime n’est plus…la personne s’est libérée de son rôle et peut donner toute sa puissance sécurisée par des protections justes et de bonnes permissions adaptées.

Dans notre rôle de parent, c’est en posant les bonnes protections (en disant NON pour des bonnes raisons), en donnant les bonnes permissions (en disant OUI au bon moment) que nous permettrons à nos enfants de toucher leur puissance. Même chose dans le contexte professionnel avec nos clients ou collaborateurs.

Alors… vive l’Analyse Transactionnelle !  Les triangles dramatique et pédagogique devraient être obligatoires à l’école, entre les théorèmes de Thalès et de Pythagore… D’ailleurs, pour l’enseigner régulièrement, c’est un modèle que les étudiants apprécient particulièrement. Il leur parle et leur permet de mieux comprendre ce qui se joue dans les relations humaines. On l’utilise même en entreprise, quand le compas et la racine carré ne fonctionnent plus…

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