Rationalité versus spiritualité ?

En France, il est fréquent de mettre en opposition rationalité et spiritualité.  Pour quoi ?  l’un ne va pas sans l’autre !  Je veux bien croire qu’avant le XVIIIième siecle et les Lumières, les croyances et la foi étaient teintées d’obscurantisme et de superstition.  OK, mais nous sommes au 21ième siécle et merci à l’esprit scientifique d’avoir apporté raison dans notre quotidien.  Par contre, il semble bien que nous soyons à la fin d’un système social et économique … quelque chose de nouveau doit émerger.

Et si le moment était venu d’aborder sereinement la question de la spiritualité ? le mot en lui même n’a aucune importance.  Le problème c’est que ce mot fait peur en France.  Aux US, par exemple, ils font des recherches dans le domaine, comme il y a eu, 20 ans plutôt des recherches sur l’intelligence émotionnelle. C’est très rationnel de faire des recherches sur la spiritualité, les notions de transcendance, de dépassement de soi, etc…

Einstein disait « Le mental intuitif est un don sacré et le mental rationnel est un serviteur fidèle. Nous avons créé une société qui honore le serviteur et a oublié le don.» 

L’enjeu s’est de faire le lien entre l’intuitif et le rationnel.  L’un n’est pas mieux que l’autre.  les deux sont nécessaires et complémentaires. Les amérindiens, qui n’avaient peut être pas un mental rationnel aussi développé que le nôtre mais qui entretenaient un rapport à la nature particulier disaient : « Le chemin le plus long  à parcourir  pour  l’homme au cours de sa vie , est le chemin allant de la tête à son coeur » 

Structurer le mental rationnel est accessible et balisé … faites un peu de maths, apprenez une grammaire quelconque, prenez un cours d’économie ou de droit …Le domaine de l’être n’est pas balisé comme cela.  Il y a bien quelques points de repères, mais globalement c’est un chemin que nous devons faire seul.  C’est peut être ce qui fait le plus peur ?  Un prof peut m’apprendre à résoudre une équation, un nouveau langage, etc … personne ne peut vivre l’expérience à ma place.  Personne ne peut m’enseigner comment écouter mon intuition, comment ressentir les choses.  Chacun de nous se doit d’expérimenter, tester, corriger.  Chacun d’entre nous doit y aller par lui-même et pour lui-même, s’y abandonner, avoir ce courage de rencontrer ses peurs, obstacles inévitables sur ce chemin non balisé. Et le paradoxe, c’est que sur ce chemin il y a potentiellement le bonheur d’être.

Aujourd’hui le monde de l’entreprise investit l’espace du bonheur au travail.  Est-il possible d’être juste et sincère dans la démarche sans oser aborder la dimension d’Etre  ?

 

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